Une des grandes causes en est l’élevage. Au total, 63% des zones déforestées entre 1988 et 2014 ont été transformées en pâturages pour le bétail. Depuis 1988, le nombre de têtes de bétail dans cette région a presque quadruplé [Amnesty International, 2 décembre 2020]. Selon WWF, les nouveaux pâturages occupent 80% des zones déboisées en Amazonie.
Selon WWF, 94% de la déforestation en Amazonie et dans la région du « Matopiba » (zone à cheval sur les États du Maranhao, Tocantins, Piauí y Bahía) est illégale [Le Figaro, 18 mai 2021].
L’importation et l’utilisation de produits phytosanitaires est en constante augmentation, faisant du Brésil le 1er pays consommateur de pesticides par hectare au monde [Coalition solidarité brésil. Baromètre d’alerte sur la situation des droits humains au brésil 2020, 14 janvier 2021]. 674 nouveaux pesticides ont été approuvés sous le gouvernement actuel, un record. Approuvés sans débat ni consultation, 88 % de ces nouveaux produits sont pourtant considérés comme dangereux pour l’environnement (…), entraînant un appauvrissement des sols, une contamination des cours d’eau, la disparition de la biodiversité et des risques pour la santé des populations [Ivan Du Roy. Bastamag, 18 janvier 2021].
En 2019, le Brésil était le 3ème pays le plus meurtrier du monde pour les activistes environnementaux, avec 24 décès (sur 212 comptabilisés dans le monde) [Global Witness, Rapport 2019].
En 2019, les internautes anglophones avaient des difficultés à s’informer sur les feux en Amazonie. En écrivant « Amazon fire » (« Amazonie feu ») sur Google, ils étaient dirigés sur les produits du site de vente Amazon, en particulier la tablette « Amazon Fire HD » ou le boîtier pour télévision « Fire TV » [Alexis Zema. Le Figaro, 23 aout 2019].
Démocratie
L’année 2020 a été la plus violente contre les journalistes depuis le début des années 1990 (début du relevé historique par la FENAJ), avec 428 cas de violences (dont 2 meurtres), soit une augmentation de 106 % par rapport à 2019 [Fédération Nationale des Journalistes du Brésil, 26 janvier 2021].
Le 15 janvier 2019, le président brésilien a signé un décret avec effet immédiat visant à autoriser plus largement le port d’armes. Au-delà des professionnels de la sécurité, des chasseurs et des adeptes du tir sportif, tout Brésilien peut désormais potentiellement détenir, chez lui, un Colt ou un Beretta. Il lui suffit d’être responsable d’un commerce ou d’une industrie, de résider dans une zone rurale ou dans un Etat où le taux d’homicides est supérieur à 10 pour 100 000 habitants – autrement dit, partout au Brésil : les trente-six Etats et le District fédéral, ainsi que le district de Brasilia, affichent des taux supérieurs, explique le FBSP. [Claire Gatinois. Le Monde, 16 janvier 2019].
En 2020, plus de 168 000 personnes ont obtenu le droit auprès de la police fédérale de posséder une arme à feu, soit le double de 2019, et trois fois plus qu’en 2018. Depuis la prise de fonctions du président actuel, au moins 267 millions de balles ont été achetées dans le pays, soit plus d’une balle par Brésilien en vie [Bruno Meyerfeld. Le Monde, 5 janvier 2021].
à La société Taurus, qui s’accapare 85% du marché des armes à feu au Brésil, a vendu 1,2 millions d’armes à feu au Brésil entre janvier et septembre 2020. Elle a vu ses bénéfices doubler de 2019 à 2020, et sa côte boursière bondir de 192% sur l’exercice 2020 [Bruno Meyerfeld. Le Monde, 5 janvier 2021].
à Au Brésil, on dénombre 41 000 assassinats en 2019, soit un taux d’homicide de 19,8 pour 100 000 habitants (17 fois supérieur à celui de la France) [Bruno Meyerfeld. Le Monde, 5 janvier 2021].
Droit des Premiers
En Amazonie, en 2020, 178 expropriations ont été comptabilisées (+1 880 % par rapport à 2019), touchant 55 821 familles. Près de 80 % de ces invasions concernent des familles indigènes, quilombolas ou traditionnelles. En 2019, on avait observé une augmentation de 135 % des cas d’invasions des territoires autochtones par rapport à ceux enregistrés en 2018 [Coalition solidarité brésil. Baromètre d’alerte sur la situation des droits humains au brésil 2020, 14 janvier 2021].
En mai 2020, la vidéo d’une réunion ministérielle a été diffusée dans la presse par un juge de la Cour Suprême. Outre de nouveaux dérapages du président du Brésil, on peut y entendre Ricardo Salles, le ministre de l’Environnement, dire vouloir « profiter que l’attention soit détournée par la crise sanitaire » pour « faire passer des réformes et assouplir la législation environnementale », notamment sur la forêt amazonienne.
En mai 2020, en pleine pandémie, alors que le Brésil était le 2ème pays le plus atteint dans le monde (pour le nombre de morts liées au COVID-19), le président a instauré l’Etat d’urgence, réduisant les pouvoirs de contrôle du Parlement, et a soutenu la mesure provisoire MP-910, projet de loi qui prévoit de régulariser la propriété de terres publiques qui ont été déforestées illégalement, notamment au profit d’élevages ou de plantations [Greenpeace, 16 juin 2020 et Bruno Meyerfeld. Le Monde, 22 avril 2020].